Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog de la dernière branche

26 septembre 2006

Mais comment faites vous…

...pour ressentir avec tant de précision ce que vivent ces gens…

Fin de citation, merci monsieur le président…

Parce que vous en voulez un gag ???

Je suis engagé depuis 2001 au sein d’un mouvement associatif dont l’un des objets est la lutte contre les exclusions, et dont je suis en charge de la représentation politique du pôle « insertion économie sociale » aux niveaux départemental et régional…

Une action dans laquelle je me suis engagé pour les autres sans jamais imaginer qu’elle me concernerait un jours, sans jamais avoir imaginé que je parlerais un jour de mon compte en banque bloqué, de mon compteur EDF a 1000 watt, de mon téléphone coupé, ni surtout de ces soirées passées seul, où l’on va se coucher un peu plus tôt après avoir constaté qu’il ne reste que le paquet de philtres a café et la bouteille de grenadine pour le goûter des enfants dans le placard a bouffe… pas de fric sur moi, je ne peux pas en retirer non plus, de toute façon pas d’essence pour aller faire les courses avec le pognon que je n’ai pas. Je suis bloqué là jusqu'à ce que je reçoive un chèque d’un client qui se sera décidé à me régler sa dernière facture, peut être demain… En tout cas, pas de quoi se mettre à table ce soir, on va au moins essayer de dormir un peu…

C’est peut être ça la vraie différence aujourd’hui entre ceux qui loupent la dernière branche et moi… Moi j’attends un chèque, alors qu’eux savent qu’il n’arrivera pas…

Assemblée générale du mouvement le matin, suivie de l’inauguration en plus que grande pompe de nos nouveaux locaux, tous les « officiels » sont là accompagnés de leurs parasites estampillés « Armani » bouffeurs de petits fours et jouant des coudes pour être eux aussi sur la photo qui paraîtra dans le midi libre… Quand je vois qui plaide la cause des pauvres et des exclus, c’est une motivation supplémentaire à prendre d’assaut la tribune… Je préfère me défendre seul…

Arrive mon tour de parole et là j’assiste aux effets de la déflagration ressentie dans l’assistance… vite se lever, applaudir pour faire du bruit, éloigner ce spectre infâme que je viens de leur envoyer à la gueule, et qui pensent ils, n’arrivera jamais jusqu’à eux… S’ils pouvaient seulement savoir à quel point ça arrive vite

Alors je préfère les rassurer en leur laissant croire que je parle des autres… aujourd’hui je fais encore si bien illusion dans cet univers, pourraient ils seulement imaginer que cette misère humaine arrive si près d’eux jusqu’à leur serrer leurs mains a chevalière en trinquant au champagne… Et en entendant monsieur le président du mouvement, arborant tant qu’il peut sa jolie rosette rouge a la boutonnière, qui me demande comment je fais pour finalement connaître simplement les gens dont il parle depuis des dizaines d’années sans jamais les avoir approcher…

Si tu savais camarade président…

Se rendra t il compte un jour de ce que je suis et de l’histoire que je porte peu à peu en moi…

Qui lira verra…

C…

Publicité
Publicité
26 septembre 2006

François…

Arrête de dire ou plutôt d’écrire des conneries s’il te plait.

Je sais, je ne suis pas respectueux alors que tu as plus de cinq cents ans de plus que moi et que je te reconnais comme un maître absolu de l’écriture, en enviant ta plume que je ne rêve même pas d’approcher un jour…

Et pourtant, je dois te le dire François… Tu déconnes…

Je viens de relire sur « ton blog » mainte fois réédité, le passage où tu décris Diomède, un simple pirate, se faisant juger par Alexandre le grand, et qui tente d’éviter sa condamnation à mort…

Et là, je te cite : «  Sachez qu’en grand pauvreté ne gît pas grande loyauté… »

Non mais tu as vu ça où François ???

Surtout vu ce que tu as fait de ta vie, tu es au moins aussi mal placé que moi pour vendre de la « pauvreté digne et droite »… On est déjà bien assez malhonnêtes tous les deux comme ça dans les faits, on peut au moins faire l’effort de ne pas trop l’être moralement.

Tu sais très bien ce qu’on se retrouve obligé de faire quand on a faim… Tu sais aussi à quels excès on se retrouve poussé face a des lois qui nous interdisent de bouffer…

Franchement tu t’es senti loyal en volant les 500 écus du collège de Navarre ? Pas plus que moi a mon avis quand j’ai payé mon installation dans mon logement de fortune en distribuant des chèques en bois dans tout le département, ou quand j’ai annoncé a tous mes créanciers qu’ils reverraient leur fric dans dix ans dans le meilleur des cas, et si je parviens au bout d’un plan de redressement qui n’existe même pas encore…

Tu t’es senti loyal en bouffant a tous les râteliers au gré des retours en grâce auprès des riches de passage a qui tu avait si bien vendu ta jolie gueule ? C’est ce que je fais aussi et crois moi, je n’arrive pas a m’en glorifier plus que ça…

Mais l’essentiel est là, on ne crève pas et on arrive à bouffer quand même… Mais s’il te plait François… essaye simplement d’admettre comme moi que tu as vendu ta loyauté pour t’acheter une boite de maquereaux au vin blanc et une boite de haricots un jour où tu avais les crocs. Essaye d’admettre également que seule la pauvreté peut pousser un mec a quitter sa famille pour les mettre a l’abris de ces galères qui n’accompagnent que nous… Remarques, là-dessus tu t’en fouts, on ne saura jamais si tu n’avais pas de famille ou si tu n’a jamais reconnu personne… Et admet surtout que la pauvreté n’a jamais anobli personne… Que la pauvreté n’est qu’une boue nauséabonde qui salit tous ceux qu’elle touche…

Je te préfère sincèrement dans le registre du pendu qui implore un reste de respect chez ses frères humains qui vivront après lui, là au moins on se retrouve… Pas victime pour deux ronds, on sait ce qu’on nous reproche, on ne nie rien… On explique simplement que passé un certain seuil de misère, nécessité fait loi… Qu’on s’est fait prendre puis condamner certes… On a simplement choisi notre façon d’en finir en fait

« Nécessité fait gens méprendre et faim, saillir le loup du bois… » François, je t’aime car c’est aussi toi qui a écris cette phrase, ça te ressemble tellement plus… Et je me sens si proche de toi en lisant ça…

Bon je te laisse là François mais avant de te quitter et parce que tu es mon idole, je ne laisserais pas un lapsus aussi consternant entacher ton œuvre sublime… alors je te corrige.

«  Sachez qu’en grand pauvreté ne vit pas grande loyauté… »

Voilà qui est fait Monsieur François Villon…

Et pour ce qui est de ma vie, vais je la finir a tes côtés, la corde au cou et pendu a la même branche ?

Qui lira verra…

C…

25 septembre 2006

A découvert...

Non, il ne s’agit pas de ma situation bancaire…

Enfin ne vous faites pas d’illusions, mon tout récent compte en banque « redressement judiciaire » étant géré directement par le service départementale du contentieux, aucune possibilité technique n’existe pour que son solde puisse passer en négatif…

Mes anciens comptes ont tous été gelés et font aujourd’hui l’objet d’une déclaration de créance auprès de mon mandataire judiciaire préféré…

Quand je parle de découvert, il s’agit simplement de la situation dans laquelle je dois traverser le boulevard Gambetta pour rejoindre le parking où est garé mon camion.

Ca fait maintenant deux mois que chaque trajet entre mon lit et mon camion prend la tournure d’une expédition de commando nocturne avec pour principal mot d’ordre : « Pas vu, pas pris… »

Pas vu, par les créanciers à qui je dois du pognon, par les clients qui m’ont versés des acomptes et dont les travaux ont parfois pris des semaines de retard, par tous ces gens qui connaissent ma situation, qui du haut de leur crête ont assisté à ma chute, et ne risquant à cette heure aucune représailles de ma part, ne prennent même plus la peine de dissimuler le mépris qu’ils me portent…

Pas pris, parce que je ne suis pas assez fort aujourd’hui pour soutenir le regard de certaines personnes qui m’ont fait confiance et à qui j’ai fait défaut. Pas assez fort non plus pour tenter de convaincre ces gens de mon honnêteté alors qu’ils m’ont, du fait de leur avoir fait du tort, relégué au rang d’escroc… Comment comprendraient ils… Je suis si loin de ce qu’ils avaient voulu voir en moi… Pas assez fort enfin, pour leur donner tant d’explications inutiles, sur les engagements que je ne tiens pas, sur ceux que je ne prends plus, sur ces solutions que je ne leur propose pas car elles réclameraient des moyens que je n’ai plus…

Et si j’en croisais un maintenant, au détour d’une rue ou le long du trottoir… Je ne suis pas un escroc ni un voleur, je ne mérite pas d’être traité comme tel et pourtant… Qu’est ce qu’ils voient eux… Se gêneraient ils pour me traiter comme une misérable merde si d’un coup je me trouvais face à face avec eux ? Certainement pas, et comment leur en vouloir… je sais si bien tout ce qu’ils ont à me reprocher…

Ca fait maintenant si longtemps que je filtre mon téléphone en ne répondant qu’aux numéros que je connais, que j’ai malgré tout la nausée à chaque sonnerie…

Je fuis ? Je n’assume pas ? Je suis lâche ?

C’est bien ce que penseront tous ceux qui liront cela sans l’avoir vécu, c’est également ce que j’aurais pensé il y a encore si peu de temps, avant que tous ces regards me renvoient l’image de ce que je ne suis fondamentalement pas… Je ne suis pas un escroc, je ne veux pas me voir comme ça… mais ils ne le savent pas… Je me suis déjà tellement excusé, ça fait un moment maintenant qu’ils s’en tapent.

Alors oui je fuis, je me cache, je ne veux pas être vu, encore moins être pris… Mon attitude puérile me fait si mal, mon Dieu que j’ai honte en ralentissant avant de tourner les angles de rue en vérifiant au loin s’il n’y a personne… puis arrive le boulevard Gambetta.

Beaucoup de passage, si large, impossible de se cacher derrière un platane, aucun mur à raser, aucun abris pour me protéger des regards, il faut que je passe… J’ai peur… Je ne veux pas mourir de honte, pas ce matin… Mais il faut que je passe.

J’ai honte mais je presse le pas, vite, plus vite… et je suis de l’autre coté. Pour ce matin c’est bon, mais mon Dieu que j’ai honte…

Combien de passages à découvert m’attendent encore…

Qui lira verra…

C…

24 septembre 2006

L’audience du 9...

Je résume, « le tribunal se réunira pour statuer sur la liquidation judiciaire immédiate de votre entreprise… »

Ca installe une ambiance a part au volant de mon camion en me rendant au tribunal… Une demi heure de route, où l’on s’imagine l’emploi du temps de l’après midi, où l’on se voit appeler chaque client pour leur dire que le chantier restera où il en est, en attendant que le commissaire priseur vienne saisir le matériel. Qu’on les invite à produire leur déclaration de créance auprès du mandataire judiciaire afin de tenter de récupérer les acomptes versés un jour d’errance où ils ont commis l’irresponsabilité de me faire confiance…

On s’imagine regarder F, mon manœuvre, dans les yeux en le remerciant de sa confiance et de son travail, de son investissement, et en l’invitant a récupérer ses affaires personnelles avant de s’inscrire aux Assedic le lendemain, c’est fini… on a fait ce qu’on a pu, c’était pas assez… on se quitte là…

Par chance, j’avais déjà coupé ma cordée, ce qui m’a permis de faire l’économie de m’imaginer retrouvant ma femme en lui annonçant que tout était terminé, qu’il faudra tenir un an, exclu de tout système bancaire, le tout sans aucun revenu en attendant de retrouver un boulôt, et en espérant l’aide de la famille ou d’un copain pour remplir le frigo la semaine prochaine… pour la facture d’eau je ne sais pas comment faire…

Nous étions trente ce matin là dans le tribunal avec la même chose dans la tête… trente personnes seules ensemble, personne ne se regarde vraiment, puis le bal commence…

Elle sort, elle est déléguée du personnel d’une PME de dix salariés qui viens de connaître sa dernière heure… Hagarde aux côtés de son patron avec qui elle travail depuis presque dix ans, elle a maintenant pour mission de recevoir les appels de tous ses collègues pour leur donner rendez vous le lendemain aux Assedic… a cette minute, elle est presque soulagée d’en finir, elle ne se rends pas encore compte que oui, tout est vraiment fini…

La porte claque, il sort en éructant, c’est fini pour lui aussi depuis quelques secondes… Le regard presque vide où ne reste qu’une forme de folie, il sort dans la rue et marche. Il passe le tribunal, il passe devant une voiture rouge, je me rappel a cet instant que je l’ai vu se garer en arrivant, c’est la sienne… Je le regarde partir en croisant les gens qui ne savent pas d’où il sort, ce qu’il vient de vivre… Je le regarde et j’hurle « arrêtez le, il a mal, il est mort, Mais arrêtez le bordel il ne sais même pas où il va ce con !!! »

J’hurle mais personne ne m’entend… Je n’hurle que dans ma tête et de toute façon tout le monde s’en fout… plus que deux affaires avant la mienne et je m’imagine moi aussi passer devant mon camion sans le reconnaître… Non, pas moi, pas moi…

Le greffier m’appel, un quart d’heure d’audience, je sors moi aussi un poing serré où je broie toutes mes idées de défaites, j’ai gagné le droit de me battre encore neuf semaines avant l’audience du dix sept… et moi aussi je marche dans la rue…

Je passe devant un café où je la retrouve par hasard, devant son Perrier tranche, le visage dans les mains et le portable posé sur la table… je m’assoie, je lui parle, le téléphone sonne et je la voit se retenant de vomir, c’est son neuvième appel en absence… Elle n’a pas la force de répondre pour l’instant…

Je pars annoncer à F le programme du chantier de demain, je retrouve l’emplacement de la voiture rouge qui n’y est plus… Il est peut être avec sa femme a ce moment là… je ne parviens même pas a imaginer ce qu’il vit… nos chemins ne sont déjà plus les mêmes…

C’est fini pour lui et moi je remets le couvert le dix sept, que vivrais je cette fois en sortant…

Qui lira verra,

C…

24 septembre 2006

Premier de cordée…

Juste un petit détail que j’ai omis de vous présenter dans la description de la chute… Je ne l’avais pas entamé seul.

J’avais avant tout pris soin de m’encorder avec six autres personnes qui m’avaient confié la mission de les emmener voir la vie d’un peu plus haut…

Ils ne m’avaient rien demandé en fait… Juste peut être de profiter avec eux des choses simples que la vie apporte, et dont je n’ai pas voulues, trouvant ce programme insuffisant pour eux.

Résultat…

On a commencer a dégringoler a sept, avec une femme qui partageait ma vie, ses deux enfants, les deux miens… et le notre. Mon Dieu qu’elle était belle cette cordée. Elle était devenue la plus belle de toutes les choses que j’avais réussies, elle était surtout devenue ma raison d’être, mon identité même…

Bien sur j’ai manqué de saisir toutes les premières prises le long de la paroi lors de la chute, mais comment aurai je pu les saisir avec un tel poids sur la taille. Mes mains auraient tout juste été assez fortes pour me retenir seul, comment retenir une cordée de sept…

La peur a fini par s’installer chez cette femme qui s’est mise a douter de ma capacité a réaliser nos rêves, dont la confiance s’est brisée a mesure qu’elle ouvrait la porte a tel ou tel huissier, dont l’énergie partait a mesure qu’elle s’occupait  du reste de la cordée en pleine chute alors que j’étais occupé pour ma part a manquer chaque prise qui passait… Elle s’est mise a me reprocher ma maladresse, mon absence, son affection partait elle aussi, sa lucidité peut être… était ce du cynisme de sa part que de me reprocher mon manque de résultats au mépris le plus total des moyens que j’avais ? Etait ce méchanceté de sa part que d’ignorer jusqu'à l’idée même de sincérité et de bonne volonté chez moi, jusqu'à remettre en cause tout ce qui faisait ma vie ? Aujourd’hui je ne le pense pas… Elle avait simplement peur de cette chute, des conséquences de l’atterrissage surtout, peur de tomber sans jamais contrôler les moyens qui auraient permis d’arrêter la chute… Elle était fatiguée aussi, et tant déçue je crois…

Je n’avais plus qu’une seule solution à mettre en place suffisamment rapidement pour que le carnage soit évité. Je n’ai rien dit, a quoi bon… je n’ai pas prévenu non plus, mon geste allait de toute façon être irréversible… J’ai sorti mon Opinel, le plus affûté de tous… et j’ai tranché la corde. Avant ça, j’avais pris le soin de faire le deuil de « ma » cordée avant même que de la perdre… et j’ai tranché la corde. J’aperçois une niche au fond de laquelle je pousse deux des enfants, un arbre où je pousse le reste de la cordée… ça y est, ils sont a l’abris tous les six. Je finis seul ma chute… Jusqu'à la dernière branche qui je le sais aujourd’hui, aurait cédé sous notre poids à tous mais qui fût juste assez forte pour me retenir seul…

Il ne me reste plus rien de ma cordée… elle est toute disséminée le long de la paroi, j’entends leurs cris, leurs appels… Je n’ai pas la force de remonter avec eux. Qui sait, si j’arrive là haut peut être sera-t-il encore temps de les récupérer… Peut être auront-ils trop survécu sans moi pour revivre avec moi, peut être un sauveteur les aura sorti de la paroi et les emmènera avec lui pour un ailleurs où je n’aurais plus ma place…

Qui lira verra…

C…

Publicité
Publicité
23 septembre 2006

La chute…

Une maladresse, quelques imprudences jusqu'à celle de trop, et c’est la chute…

S’engage alors un combat pour ne pas mourir, pour ne pas tout perdre, et le long de la paroi de ce ravin, on essaie là de saisir ce rocher… raté. Cet arbre peut être… trop loin. On descend encore de dix mètres jusqu'à cette niche… que l’on rate à nouveau.

Quelques secondes plus loin et une vingtaine de mètre plus bas, on y a laissé le bout des doigts, on s’est écorché les bras, meurtri les épaules… On souffre et on crie parce qu’on a peur… plus qu’on a mal pour l’instant.

On ne veut pas mourir alors on cherche encore quelque chose pour s’accrocher… On sait si bien a ce moment qu’arrivé au fond du ravin on ne rebondit pas… on s’écrase…

Dernière tentative en apercevant cette petite branche juste là. De toute façon il n’y a plus rien après… C’est bon je la tiens, le sang me gicle des paumes mais hors de question de mourir, la branche plie sous le poids, sous la violence de la chute, on l’imagine se briser cent fois en une seconde… elle a tenu.

Elle a tenu cette dernière petite branche à laquelle on se retrouve pendu, à quelques mètres seulement de ce rocher sur lequel on se serait brisé à jamais… La chute s’arrête et c’est seulement là qu’on se voit tel que l’on est...

On a absolument tout perdu sauf la vie, et l’espoir de remonter cette paroi… pour arriver là où on voulait aller avant de tomber… sur cette crête d’où on s’était imaginé voir la vie d’un peu plus haut et goûter au bonheur d’en avoir fait quelque chose…

Je ne suis pas alpiniste, encore moins randonneur… Simplement chef d’entreprise artisanale… Cette chute est pourtant exactement ce que j’ai vécu jusqu'à aujourd’hui, et en seulement 18 mois. Je suis resté pendu à cette dernière branche durant quelques semaines, et tout repart de là…

Je commence la remontée de cette paroi, blessé, épuisé avant même d’avoir à produire mon effort, mais je crois toujours en moi, je sais que tout est plus beau là haut… J’en ai tellement rêvé que je connais par cœur maintenant… Il faut que j’y aille, je dois y arriver.

Je veux par ce blog, vous faire partager cette remontée dont j’ignore totalement l’issue au moment où j’écris… je lâcherais peut être prise pour m’écraser définitivement, où bien j’arriverais à reconstruire ma vie telle que je l’ai tant rêvée… Ce sera peut être un entre deux où mes ambitions auront changé… Où je vivrais en dessous de mes rêves mais au dessus de la réalité que je connais aujourd’hui…

Qui lira verra…

C…

Publicité
Publicité
le blog de la dernière branche
  • Comment survivre a l'épreuve d'un "dépôt de bilan", comment dépasser les douleurs occasionnées au plan humain par un tel échec... C'est mon histoire vécue par tant d'autres et pourtant... Je ne serais pas de ceux qui se "cachent pour mourrir"...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité